mardi 30 novembre 2010

LE PREMIER « NOSTRADAMUS »


« J’annonce vérité simplement et sans pompe,/ Et mon présage vrai nullement ne me trompe », annonce Nostradamus en guise d’exergue dans une vignette fin XVIe , le représentant marchant, le doigt levé vers le ciel tandis que sa main gauche tient un astrolabe. Michel de Nostredame est né à Saint-Rémy-de-Provence le 14 décembre 1503 dans une famille juive convertie au catholicisme. Le futur astrologue dut sans cesse fuir la peste, ce qui semble-t-il l’empêcha de soutenir sa thèse en médecine, mais non d’exercer et de s’intéresser aux confitures thérapeutiques. Au début des années 1550, il commença la rédaction de ses almanachs populaires contenant des prédictions astrologiques rédigées dans un style énigmatique. Le succès de son almanach pour 1555 lui valut d’être invité à la cour par Henri II et Catherine de Médicis, puis de quitter Paris précipitamment pour une destination inconnue.
Toujours est-il qu’en 1555 parut à Lyon, chez Macé Bonhomme, la première édition des Prophéties (in-8), qui compte les quatre premières centuries (la quatrième ne comportant que cinquante-trois quatrains). Celle-là comporte 46 feuillets. Dès lors, prophétie, almanachs et autres pronostications se multiplièrent, et rencontrèrent un immense succès à travers l’Europe. La plupart de ces éditions ont été perdues. On ne connaît que trois exemplaires de l’édition originale et un seul recueil des exemplaires des Pronostications de 1558 et 1560 (Lyon, Jean Brotot & Antoine Volant, sans date [1557 & 1559]. In-8) relié en veau brun orné par Trioullet, Successeur de Petit-Simier. Le texte se compose des prédictions générales pour l’année, suivis des présages saisonniers, du calendrier lunaire et de suivis des présages saisonniers. Il prévoyait par exemple une éclipse de la Lune, de mars, à 5 h du matin devant durer 44 minutes et une du soleil, le 21 août, à 1 h 34 minutes après-midi et devant durer jusqu’à 1 h 46 minutes. On sait qu’ils ont appartenu à l’abbé Hector Rigaux (1841-1930) dont la bibliothèque a été dispersée le 17 juin 1931, puis au folkloriste Émile Nourry, plus connu sous nom de plume de Pierre Saintyves, et ensuite à Jules Thiébaud, le bibliographe de la chasse. Ils viennent de réapparaître sur les rayons de la librairie Thomas Scheler et ont été présentés à la dernière Biennale des Antiquaires, avec trois autres exemplaires « échappés à la sagacité des bibliographes », selon le mot de Michel Scognamillo, auteur d’une élégante plaquette « Nostradamus et son siècle », présentant ces éditions antérieures à 1600 (1).
La première édition des Prophéties est sans doute l’un des livres les plus lus à travers le monde. Les deux premiers cahiers contiennent l’épître adressée par l’auteur à son fils, César de Nostredame. Le texte qualifié pudiquement d’obscur, autrement dit complètement incompréhensible, « constitue, selon Michel Scognamillo, un précieux témoignage sur la personnalité et la méthode divinatoire de Nostradamus. » L’exemplaire figurant dans le catalogue de la librairie Thomas Scheler, le seul donc encore en main privée, est relié en maroquin aubergine, orné avec pièces, bande mosaïquée, fleurons dans les angles, etc. par Thierry, Successeur de Petit-Simier.
Le personnage s’inscrit dans la lignée des devins qui jalonnent l’histoire de l’humanité. Or, des prophéties, il y en a toujours eu, depuis les oracles des Sybilles, les prophéties du fameux « Merlin l'enchanteur », sans oublier celles de Malachie et combien d’autres. Nostradamus les domine tous. Il a même prédit l’avènement de Napoléon. Témoin cet ouvrage intitulé Napoléon, Premier Empereur des Français, prédit par Nostradamus par J.P.B. (Bellaud) (Paris, Desenne et Tardieu, 1806, in-12) complété par une Notice Historique sur Nostradamus par F .d.S.M. Un exemplaire relié en plein maroquin à long grain rouge orné, attribuée à Jean-Claude Bozérian, ayant appartenu à Cambacérès, a été présenté à la vente avec une estimation de 1.000 €, à Drouot le vendredi 18 juin 2010 par la svv Kapandji Morhange assistée par Christian Galantaris. On ignore qui était ce Bellaud, mais ils furent tellement nombreux à s’intéresser aux prophéties de Nostradamus et à prendre en compte ses quatrains, y compris ses détracteurs comme La première invective du seigneur Hercules le François contre Monstradamus (sic) (Lyon, Michel Jove, 1558, in-8) que l’on a pu voir à la Biennale des antiquaires !

Nostradamus en son siècle, avant-propos de Michel Scognamillo, Librairie Thomas Scheller (HC).

mardi 2 novembre 2010

Une histoire de saints pour les reconnaître

Allons consulter ce blog : http://villabrowna.blogspot.com/ et soyons sanctifiés