mardi 21 décembre 2010

LA PRINCESSE ET LA PEUHL


« Au hasard de mes nombreux voyages sur le vieux continent, j’ai recueilli des impressions multiples, des senteurs, de la chaleur, du dégoût, de la passion. De cette terre souvent rouge, monte, comme d’un foyer oublié, des effluves qui assaillent celui qui sait saisir à pleine main cette glaise lourde et riche. Ma première impression de l’Afrique est une odeur. Un parfum lourd et sucré composé de pourritures et de poussière. Les hommes sont venus ensuite. Avec eux, j’ai cherché l’eau et décrit la sécheresse ; courbé la tête, frôlé les guerres et raconté les conflits ; erré dans le sable et rapporté l’histoire des réfugiés ; pris mon ventre à deux mains et vanté les hôpitaux de brousse ; palabré, ricané en entendant les hommes politiques et retranscrit des entretiens avec des hommes d’Etat ; goûté la saveur du soir et rêvé. De l’Ouest à l’Est, j’ai amassé tout cela, sans ordre de la même manière que l’on dépose des souvenirs dans sa vieille valise favorite couverte d’étiquettes que l’on ne peut plus utiliser car devenue malcommode ».

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