lundi 17 octobre 2011

LES CHASSES DE M. DE BONNEFONS



Monsieur de Bonnefons, Nicolas de son prénom, était issu d’une famille du Languedoc les Dupin de Bonnefons, à ne pas confondre avec les Sarrazin de Bonnefons qui eux, venait d’Auvergne. De bonne noblesse, il avait acquis la charge de valet de chambre du roi Louis XIV ; mais propriétaire rural, il faisait davantage commerce d'arbres et de graines. On le connaissait, à son époque, surtout, grâce à un ouvrage intitulé Le jardinier françois, qui enseigne à cultiver les Arbres, et Herbes Potagères ; Avec la manière de conserver les Fruicts, et faire toutes sortes de Confitures, Conserves, et Massepans, paru pour la première fois en 1651. Il avait pris le soin de dédier son ouvrage aux dames, car il songeait que c’était davantage celles-ci qui, dans les maisons, menaient le train de la cuisine. Il avait raison ; son traité, considéré comme le plus populaire des manuels de jardinage du dix-septième siècle, fut réédité avec, à chaque fois un certain nombre de modifications.
La cinquième édition, celle d’Amsterdam, chez Jean Blaeu, (1654, (petit in-12), est la plus connue et la plus recherchée avec la première. Un exemplaire relié à l’époque en veau marbré, le dos orné, a été adjugé 400 €, à Drouot, le 16 juin 2010 par la svv Alde. A la fois livre de jardinage et livre de cuisine, cet ouvrage évoque d’abord les arbres fruitiers et leur culture, puis les fruits et légumes, et enfin des recettes pour la conservation des fruits, les confitures sèches et liquides, etc. Cette édition est illustrée de 4 figures gravées sur cuivre à pleine page, dont un titre-frontispice. Elles sont non signées, mais reprennent les gravures de François Chauveau qui ornent l'édition originale de 1651.
On trouve une suite au « Jardinier français » de Bonnefons, sous le titre Les Délices de la Campagne, suite du Jardinier françois, où est enseigné à préparer l’usage de la vie, tout ce qui croist sur la terre et dans les eaux. Dédié aux dames menageres. (Cinquiesme édition augmentée par Paris, Théodore Girard [Guillaume de Luynes, Loyson, ou Jean Cochart] 1673, in-12). C’est dans cette édition que parut pour la première fois Le Traité des chasses de Nicolas de Bonnefons qui y a été ajouté. Il n’existe qu’une seule édition parue séparément, sans nom d’auteur, avec une pagination particulière sur 59 pages, et pour titre spécial complet. Traité des chasses, de la vénerie et fauconnerie. Où est exactement enseignée la méthode de connoître les bons chiens, la chasse du cerf, du sanglier, du lièvre, du daim, du chevreuil, du connil, du loup, etc. (Paris, Charles de Sercy, 1681.petit in-8°). Ce petit volume ornée de 4 gravures sur bois, l'une à pleine page montrant une ramure de cerf et 3 autres dans le texte, montrant les différentes fumées des cerfs, est considéré comme fort rare. Un exemplaire sous cartonnage moucheté, exécuté au dix-huitième siècle, a été vendu 1.181 €, à Drouot, le 30 juin 2011 par la svv Aguttes, assistée par Edgard Laval.
Bonnefons a repris Les Délices de la Campagne dans une nouvelle édition augmentée en 1679 (P. Ch. De Sercy, in-12). Cinq ans plus tard paraissait encore le même ouvrage, mais cette fois en trois volumes, le dernier étant consacré à la Manière de cultiver les arbres fruitiers, les instructions pour les arbres fruitiers et suivi par le Traité des chasses. L’auteur de cette dernière partie était en fait un certain Legendre, curé d’Hénouville. Selon J Thiébaud, auteur de la Bibliographie des ouvrages français sur la chasse (le Vexin français, 1974), Legendre serait le pseudonyme de Robert Arnaud d’Andilly (1589-1674) conseiller d’Etat, littérateur de talent et l’un des « Solitaires de Port-Royal », également connu pour sa passion pour l’arboriculture.
Nous n’en avons pas fini avec les publications du traité de la chasse de Bonnefons. Louis Ligier (1658-1717) s’en empara à son tour pour le placer à la suite des compilations qu’il fit du Jardinier français et des Délices de la campagne (P. Michel David, 1710) suivi par trois éditions à peu près semblables jusqu’en 1745.

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