lundi 25 avril 2011

LE COQ MARIN/ L'ISF au service des Politiques

L’impôt sur les grandes fortunes, l’ISF est exemplaire. Se souvient-on qu’il fût inventé par les socialistes qui avaient mis l’accent sur le terme solidarité ? Sait-on que ISF se traduit en réalité par Impôt de solidarité sur la fortune, ce qui, évidemment grammaticalement ne veut rien dire. En matière de politique, le respect de la langue française n’est pas une priorité. Quoiqu’il en soit cet impôt-là brandi comme un épouvantail a permis à bon nombre de Français qui auraient pu participer à l’élan économique de la France, de connaître les charmes des pays voisins qui ont compris depuis longtemps que la solidarité ne passait pas par la spoliation des uns pour théoriquement remplir les poches des autres. Le mythe de Robin des Bois et de Cartouche, perdure. Sur le papier, l’idée pouvait paraître bonne, ce fut une catastrophe. Tous les pays qui s’étaient laissés séduire par elle, ont abandonné cet impôt confiscatoire et anti-productif. La France finit par, elle aussi, le supprimer. Las, la droite au pouvoir perdit les élections et la gauche triomphante rétablit cet impôt en insistant encore sur l’idée selon laquelle en prenant aux riches on donnait aux pauvres. Nous connaissons le résultat de cette idéologie : Le trésor public perd chaque année une quinzaine de milliards de recettes par an pour un rapport ridicule d’ 1,5 milliard, soit moins que ses coûts de gestion. Du coup les gouvernements successifs aménagent comme ils le peuvent la fiscalité pour tenter d’endiguer l’hémorragie. Chaque initiative est saluée par l’opposition de gauche comme une atteinte à la solidarité.
Malgré toutes les études, une fois de plus les hommes politiques de droite ont renoncé à supprimer l’ISF, même s’il devrait être allégé. Non pas parce qu’ils veulent enrichir les pauvres et se donner les moyens de répartir les richesses, mais parce qu’ils ont peur de perdre les élections. Perdre les élections ! Ne plus être un élu, ne plus être au pouvoir ! Voilà le nœud de l’affaire. L’ISF est en effet exemplaire. Sa pérennité apporte la preuve que les hommes politiques quelles que soient leur idéologie ne sont nullement préoccupés par le bien public mais par le leur. Car si ces gens-là écoutaient les économistes, et même les citoyens, je veux dire ceux qui font fi des idéologies et qui contribuent à tous les niveaux, par leur travail à la bonne marche de l’économie française pour le bien de tous, il y a beau temps qu’ils auraient supprimé cet ISF.
Nous ne nous faisons pas d’illusion, les élections sont proches, l’ISF a en effet de beaux jours devant lui, avec ou sans bouclier.
13 avril 2011

* Je ne suis pas assujetti à cet impôt, je rêve simplement à une France dépourvue de mauvaise foi.

jeudi 21 avril 2011

TINTIN AVAIT UN GRAND ONCLE (II)



Tintin au Congo le deuxième album d’Hergé dont la bonhommie colonialiste a fait grincer quelques dents blanches, n’est pas raciste. La justice belge a tranché, il y a tout juste un mois. Il reste que pour les « droitlhommistes », cet ouvrage n’est pas politiquement correct et fait l’objet de leur vindicte. Les biens pensants vont pouvoir pousser des cris d’orfraie au prochain Salon International du livre ancien. Ses organisateurs, autrement dit le SLAM, le Syndicat de la librairie ancienne et moderne, ont choisi, cette année, comme thème à son exposition : le Politiquement correct ? Avec toutefois un point d’interrogation, car « le conformisme d’hier ne ressemble guère à celui d’aujourd’hui « (1). Nous espérons qu’un exemplaire de l’édition originale de Tintin au Congo sera présenté par l’un ou l’autre librairie. Ne serait-ce que pour le comparer avec les Aventure de Narcisse Nicaise au Congo (Paris, Charavay, Mantoux et Martin, librairie d'éducation de la jeunesse, s.d. [1890] 245 p. In-8) par Armand Dubarry, illustré par des pleines pages en noir de Kauffmann. Valentine del Moral de la librairie Villa Browna qui en proposera un exemplaire indique que lorsqu’on prend la peine de lire attentivement le mélange de narrations picaresques, de fourvoiements zoologiques, clichés impérialistes et gags pré-cinématographiques de cet ouvrage, la comparaison avec Tintin au Congo devient évidente.
« Énumérons, dit-elle : Narcisse et Pierrot tout comme Tintin et Milou partagent la même cabine de bateau. Le héros tire un coup de fusil à bout portant dans la gueule d’un crocodile comme le fera Tintin. Pierrot se jette dans la gueule d’un boa constrictor qui doit se chauffer du même bois que celui qui avale Milou en 1930. Ils en réchapperont tous les deux, Milou en créant le premier serpent à pattes de la Création. En deux coups de fusil de Narcisse, cinq oiseaux tombent ce qui visuellement, n’est pas sans rappeler le carnage des gazelles de Tintin. Nicaise et Tintin blessent chacun à leur tour un éléphant qui devenu forcené déclenche une cascade de rebondissements. Nicaise se retrouve à cheval sur le dos d’un rhinocéros. Tintin en même position, chevauche un buffle furibard. Pierrot est élevé avec son maître au rang de fétiche comme le sera Milou dans l’album, qui snobera le temps de quelques cases son maitre bien aimé. » Il est bien naturel que les auteurs s’inspirent d’autres écrits et nourrissent leur imaginaire. Quand bien même, des traits ne sont pas éloignés d’un livre à l’autre, ils sont tous les deux biens différents. « Ces ressemblances factuelles peuvent difficilement être contredites. On ne verrait d’ailleurs pas quel intérêt on aurait à le faire. Car enfin, c’est parfaitement touchant d’ajouter un livre à la bibliothèque du jeune Georges Rémi qui devenu Hergé confiait en mars 1957, à l’hebdomadaire Femmes d’aujourd’hui : « J’ai très peu voyagé, sinon dans les livres », dit encore Valentine del Moral.
Écrivain, littérateur et journaliste. Auteur de poésies, romans, contes, voyages etc. Armand Dubarry (1836-1910) a composé d’autres ouvrages consacrés à l’Afrique, notamment Les colons du Tanganîka (1884) défini comme un « roman d’aventures africaines » (2). Il publiera plus tard Le rachat de l'honneur. Aventures d'un soldat français au Soudan (Charavay-Mantoux-Martin. Librairie d'Education de la Jeunesse - Paris – s.d. [1900], grand in-4° de 239 pp., illustré de 30 compositions de Beuzon). Il semblerait qu’il ait effectué un premier séjour en Afrique à la fin des années 1870, car il en a rapporté un Voyage au Dahomey pour la Collection : Bibliothèque d'aventures et de voyages (1879, 282 p.) qui lui a permis de nourrir quelques uns de ses romans. Sa bibliographie est en effet d’importance, elle tourne presque autour du monde depuis Paris, avec des scènes de mœurs parisiennes, l’Allemagne, les baleiniers, le cirque, l’Inde encore. Le Journal des Voyages, aventures de terre et de mer, a inséré en feuilleton dans son numéro du 17 février 1889, une série intitulée L’éléphant blanc.
Hergé a eu entre les mains, comme peut-être les ouvrages de Louis Boussenard, auteur prolixe d’aventures et de voyages, ceux d’Armand Dubarry et s’est nourri de scènes qu’il décrivait comme s’il avait écouté son grand-oncle.




(1) Grand Palais, avenue Winston Churchill, 75008 PARIS du 29 avril au 1er mai 2011, ouv de 11 h à 20h – Entrée et catalogue : 8 € - www.salondulivreancienparis.fr – www.salondelestampeparis.fr
(2) réédité par l’Harmattan.

TINTIN N’EST PAS POLITIQUEMENT CORRECT (I)



Le Salon International du livre ancien a choisi, cette année, comme thème à son exposition : le Politiquement correct ? « Cette notion à multiples facettes permet de décliner une infinité de thèmes sociaux, politiques et philosophiques : Dieu et/ou la morale, l’autorité et la justice, l’égalité des sexes et des races, etc. Et le point d’interrogation a son importance car le conformisme d’hier ne ressemble guère à celui d’aujourd’hui », constate Alain Nicolas, président du SLAM, le Syndicat de la librairie ancienne et moderne qui organise cette manifestation, en collaboration avec le salon international de l’Estampe et du dessin (1). Quoi de plus réjouissant que de mettre l’accent sur cette gangrène qui accable notre société depuis quelques années : le politiquement correct. Autrefois, on censurait, on condamnait, on brûlait, bref c’était brutal voire sanglant, mais non insidieux comme aujourd’hui où de simples mots sont soudain rejetés de notre langage de peur faire d’être voué aux gémonies. L’autodafé est désormais intérieure, privée en quelque sorte. L’emploi de ces mots ou images s’arrête au seuil de la parole ou de la plume, comme face à un barrage infranchissable. Emmanuel Pierrat, avocat de toutes les causes littéraires décrit « 100 Livres censurés » dans un album qui se veut être un « parcours érudit mais accessible, joyeux et tragique » (2). Tous ces titres, souvent des classiques incontournables ont chagriné et chagrinent encore les autorités quelles qu’elles soient. Galilée, Baudelaire, Flaubert, Beaumarchais, Bataille, Helvétius, Genet, Sade, Radiguet, Vian, Mirabeau pour ne citer que ceux-ci ont dérangé les politiques et les bonnes mœurs. Chaque époque a cru se défendre de ces agresseurs de la pensée, des découvertes et du style et a traîné leurs représentants devant les tribunaux.
Aujourd’hui, plus besoin de tribunaux, le doigt accusateur de quelques « droitlohmmistes » suffisent quitte à se faire tout de même aider par les dits tribunaux. Un journaliste pour avoir dit tout haut ce que tout le monde dit tout haut, a récemment été condamné par la Justice. Céline y a échappé, il est mort. Le personnage n’est pas sympathique, il est même odieux ; mais on porte aux nues ses livres et surtout son style. A notre sens, cela relève davantage d’une affaire de goût, plutôt que de politique. Ce qui n’est pas le cas de l’album d’Hergé, Tintin au Congo qui fait l’objet de la vindicte d’un étudiant congolais, soutenu par les adhérents de la confraternité « politiquement correcte ». Il a été débouté de ses demandes, le 18 mars 2011 par le tribunal de première instance de Bruxelles, siégeant en référé. Finalement « Tintin au Congo » n’est toujours pas raciste. Les albums ne seront donc pas classés ailleurs que dans les rayons de la littérature jeunesse et ne porteront pas de bandelette d’avertissement.
L’idée du sujet de Tin au Congo en revient à l'abbé Norbert Wallez, alors directeur du quotidien Vingtième siècle. « Pour le Congo tout comme pour Tintin au pays des Soviets, il se fait que j’étais nourri des préjugés du milieu dans lequel je vivais… C’était en 1930. Je ne connaissais de ce pays que ce que les gens en racontaient à l’époque : "Les nègres sont de grands enfants, heureusement que nous sommes là !", etc. Et je les ai dessinés, ces Africains, d’après ces critères-là, dans le pur esprit paternaliste qui était celui de l’époque en Belgique, » devait confier Hergé à Numa Sadoul (3). La composition de cet album, comme celui consacré aux Soviets, relève d’un contexte historique ; les mentalités ont changé. Examinons donc à la loupe toutes les BD de l’époque et les suivantes et prenons nos ciseaux. Il y aura du travail.
Aucun exemplaire de l’édition originale de cet album, deuxième de la série, ne semble être présenté par un libraire dans le Salon. Il est d’abord sorti dans les pages du Petit Vingtième, le supplément du journal du Vingtième siècle du 5 juin 1930 au 18 juin 1931. Il parut ensuite chez Casterman en 1937, en noir et blanc avec 4 hors texte couleurs. Un exemplaire a été adjugé 3.800 € par Artcurial ; le 17 octobre 2009. La première édition couleur date de 1946, toujours chez Casterman. Un exemplaire a été vendu 6.500 € à Drouot, le 9 mai 1910 par la svv Kahn-Dumousset. Mais Tintin avait un grand oncle qui s’appelait Narcisse Nicaise.

mercredi 6 avril 2011

QUELQUES UNS DE MES LIVRES








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